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11/09/2023
Les bîjas sont des phonèmes mono syllabiques. Ils sont de véritables germes de pouvoir présents au sein de la conscience. Ces germes sont autant de caractéristiques résidant en latence dans la conscience. Ce sont toutes les catégories de la conscience représentées par toutes les lettres du langage. C’est pourquoi on associe volontiers le pouvoir de la conscience à celui du verbe créateur, car lorsque ces formes archétypales entrent en vibration, elles engendrent toute la manifestation et gouvernent toute la réalité observable. Les bîjas les plus couramment utilisés sont Om, So, Ham, Sa, Yam, Ram, Hrim, etc. ... chacun possède une énergie particulière. Ils sont couramment employés dans la pratique en fonction de la séquence et de l'effet recherché. Il est à noter que parmi tous les bîjas, le phonème Om est dit « Pranava », c'est à dire, contenant à lui seul tous les autres. Son énonciation dans les pratiques est donc toujours appropriée.
Bîja du souffle dans la colonne : Soh (inspir) Ham (expir)
Bîja du souffle dans le cœur : Ham (inspir) Sa (expir)
Bîja de l’énergie : Aim, Hrim, Shrim
Bîja de l’espace : Ha, Kha, Ksha
Bîja de la terre : Lam, Gam, Phat
Bîja du désir : Klim, Kam
Etc...
Les mantras sont des formules multi syllabiques. Ils sont souvent associes à des divinités du panthéon hindou. Les mantras constituent des techniques simples mais réputées pour leurs efficacités. La répétition d’un mantra (japa) a pour effet de substituer le dialogue intérieur ordinaire par une structuration mentale possédant sa propre efficience. Les mantras sont innombrables et constituent une science à part entière (śabda yoga).
Associé à Ganesh : Om Shri Ganeshaya Namah
Associé à Kâli : Om Krim Kâliké Svaha
Associé à Shiva : Om Namah Shivaya
Etc...
Les mantras sont traditionnellement répétés à l’aide d’un mâlâ ou chapelet indien. Dans le Nâtha Yoga les mâlâs sont généralement constitués de graine de Rudraksha, un arbre sacré qui pousse en Asie (Elaeocarpus ganitrus). Le mâlâ compte 108 graines plus une grosse graine appelée Sumeru, coiffée d’un pompon, le plus souvent de couleur rouge. Le Sumeru représente le Mont Meru, une montagne mythique considérée comme l'axe du monde dans les mythologies persane, bouddhiste, jaïne et surtout hindoue. Certains Shakta (adorateurs de la Shakti) et certains Tantrika, (voués au culte des divinités féminines), utilisent un mâlâ en cristal de roche. D’autres voués au culte de Durga ou Vishnu utilisent un mâlâ en bois de santal. Un mâlâ en bois de curcuma est utilisé pour le culte de Bagalamukhi, et en bois de basilic pour le culte de Lakshmi et Krishna. La pratique la plus usuelle est de répéter le mantra à chaque graine du mâlâ. C'est habituellement la main droite qui tient le mâlâ et il faut égrener le mâlâ en ramenant les graines vers soi à l’aide du pouce et du majeur, l'index restant tendu et les autres doigts repliés. Lorsqu'on arrive à la graine principale appelée Sumeru, il faut retourner le mâlâ et recommencer à l'envers et ainsi de suite. Il est à noter que le Sumeru ne peut être franchi, car il représente également dans la tradition shivaïte la dimension infinie du dieu Shiva en sa forme de trait de lumière.
Au-delà de l’aspect formel, la récitation des mantras cherche surtout la vibration et la résonnance engendrée au niveau du corps subtil. Comme nous le savons les nadis qui forment le corps subtil sont sensibles au son (nada) et à la vibration (spanda). Les chakras et les adharas sont également sensibles à la vibration des mantras. L’ensemble du corps subtil peut ainsi être stimulé par les mantras. Dans la tradition, à chacun des 50 pétales des 6 chakras manifestés dans le corps subtil, correspond une lettre de l’alphabet sanskrit. Par exemple au niveau du chakra du front (ājñā) sur le pétale de droite, au niveau à l’hémisphère droit du cerveau, correspond la lettre Ha ou aspirée pure et sur le pétale de gauche, au niveau de l’hémisphère gauche du cerveau, correspond la lettre Kṣa ou première des ligatures du sanskrit.
La récitation des mantras permet également d’influencer le mental de manière très efficace. Le mental contrairement à l’idée reçue est un principe plutôt inerte et immobile. Il coordonne les sens qui sont eux-mêmes en relation directe avec les éléments physiques (mahā bhūta). C’est pour cette qualité en relation avec Tamas que la tradition lui attribue cet aspect statique. C’est seulement parce que le mental est puissamment réactif, que les sensations qu’il reçoit le mettent en agitation. C’est par sa nature fluide, que le mental, au contact des sens ou de leurs souvenirs remontant de la mémoire, entre en agitation. Qu’on le prive des sensations et le mental retrouve son calme et son immobilité naturelle. C’est ainsi que les mantras vont agir sur la plasticité du mental pour le structurer et lui faire prendre des formes neuronales particulières. La diction des mantras résonne de manière harmonieuse et engendre des stimulations toujours positives et favorables. À vrai dire, la pratique des mantras procure beaucoup de satisfaction et de plaisir, le mantra agit comme une nourriture en enrichissant l’esprit et en régénérant le corps.
Néanmoins, la pratique des mantras demande beaucoup de temps pour produire des résultats probants. Il est couramment admis qu’un mantra doit être répété au moins sur 5 mâlâs par jour pendant 20 jours soit environ 11 000 récitations au moins pour produire son effet. Dans cet exemple, l’adepte doit y consacrer environ 1 heure par jour soit une vingtaine d’heures en tout. Au plus le temps consacré par jour est important au plus l’effet recherché sera puissant. De la même manière, au plus le nombre de jour sera élevé au plus le mantra délivrera ses bienfaits sur le corps et l’esprit du pratiquant.
Dans la tradition Nâtha, les mantras sont formulés en sanskrit. Le sanskrit est la langue sacrée du yoga, elle lui est indissociable. Le sanskrit provient des rishis, des sages qui méditaient dans les Himalaya. Les rishis entendirent le cosmos proférer de lui-même le son fondamental et firent passer les phonèmes élémentaires du sans forme au monde manifesté. Le sanskrit fait partie de la Shruti c’est-à-dire d’une connaissance auto-révélée ou encore entendue par les sages des temps anciens. C’est pourquoi, l’élève doit intégrer le plus tôt possible l’apprentissage du sanskrit en même temps que la pratique du yoga.
Le sanskrit est basé sur la théorie de l’alphabet (mātṝkā) ou roue des phonèmes (varna mālā) qui décrit précisément la création du monde manifesté suivant la puissance du verbe créateur. Dans cette théorie, le son et la parole (vāc) sont à l’origine de la manifestation du monde. Toutes les manifestations observables sont engendrées par des fréquences vibratoires suivant une expression orale divine. Shiva assume l’aspect statique de la conscience en laquelle se trouvent toutes les caractéristiques de l’être sous forme de Nexus, c’est-à-dire de germes ou encore de signes contenus en latence au sein de la conscience. Lorsque ces germes entrent en vibration par l’énergie de la prise de conscience, la Shakti, ils deviennent des Plexus, c’est à dire des roues vibrantes capables de manifester toutes les formes observables. Il est possible de prendre en comparaison le mécanisme de la musique jouée à travers un haut-parleur. Enfin cette émission est toujours accompagnée d’extase, elle devient alors Sexus, c’est-à-dire l’union de l’invisible et du visible, du sans forme et de la forme, du statique et du dynamique soit l’union de Shiva et Shakti.
L’alphabet sanskrit est composé usuellement de 48 phonèmes élémentaires auxquels on ajoute traditionnellement deux phonèmes (Li long et Ksha) pour correspondre aux 50 pétales des 6 chakras manifestés. Comme nous l’avons vu précédemment, l’alphabet sanskrit est calqué sur les chakras. À ce titre, le corps subtil de l’être humain est une parfaite reproduction de toute la manifestation, identique à l’univers déployé par le Verbe Créateur divin.
Étant pure conscience, l’Être se sait exister et possède la volonté de se connaitre. De par cette réflexion au sein de la Conscience, naissent tous les éléments créateurs de l’Univers (tattva). C’est ainsi que chaque lettre correspond à un état de conscience et à l’énergie correspondante qui en résulte dans le processus d’éveil de l’Être à lui-même. Le grammairien Pânini a codifié, vers 400 ans avant notre ère, l’alphabet sanskrit tel que nous le connaissons aujourd’hui. Il est composé de 9 voyelles simples + 4 diphtongues + 2 sons accessoires + 33 consonnes. Les voyelles correspondent aux énergies subtiles et à l’évolution intérieure de l’éveil de l’Être à lui-même. Elles sont réputées les plus puissantes car empreintes d’énergie pure. Il est à noter qu’en sanskrit il existe des voyelles courtes (a, i, u …) et longues (ā, ī, ū, etc..), les premières correspondent à des états de conscience qui apparaissent spontanément dans le processus d’éveil de l’Être, les secondes correspondent à une réflexion, soit une prise de conscience de chacun de ces états. À partir de la lettre spéciale ou accessoire deux point l’un sur l’autre ‘ :’ (visarga), sont émises toutes les consonnes qui correspondent à une double évolution à la fois intérieure et extérieure, manifestant ainsi tous les 36 tattvas du monde manifesté tel que nous les connaissons à travers l’expérience sensorielle.
C’est ainsi que le yogin comprend qu’il peut se servir des bîjas et des mantras pour reproduire en son sein la manifestation cosmique. Il se sert des racines sanskrites pour stimuler l’ensemble du corps subtil et réveiller Kundalini Shakti. Pour ce faire le yogin doit retrouver la vibration sacrée, unie à la Conscience, qui déverse son flot de science pure sur tout l’univers. Il doit ressentir en lui cette émotion et cette dimension affective, pour stimuler et mettre en mouvement tous les chakras du corps subtil. En effet pour qu’un mantra puisse être efficient et délivrer sa puissance, il doit être prononcé avec sincérité, ferveur et grande foi envers la divinité. Sans quoi, le mantra deviendrait une diction mécanique, il ne pourrait agir sur les couches profondes du corps subtil et resterait à un niveau purement grossier.
Sur ce sujet la tradition distingue quatre niveaux de la parole :
Vaikhari : C’est le niveau grossier de la parole, il comprend le langage ordinaire, il utilise les lèvres et la langue pour formuler des sons audibles. Il peut être également le niveau de la parole murmurée, voire silencieuse mais avec une activité résiduelle de la langue. Il correspond à l’état de veille.
Madhyamā : C’est le niveau intermédiaire de la parole, il s’agit d’un état purement mental, sans verbalisation, ni sensation physique, sans aucune agitation de la langue ni des lèvres. Il correspond à l’état de rêve.
Paśyantī : C’est le niveau indifférencié de la parole, le son se manifeste comme un sentiment, une idée sans mots ou une visualisation Il s’agit d’un son intuitif dont la nature et au-delà des formes ou des cadres linguistiques définis. Il correspond à l’état de sommeil profond.
Paravak : C’est le niveau suprême de la parole dans lequel n’existe plus aucun son, juste la conscience universelle. Il représente l’état d’absorption dans le samadhi, la méditation profonde sans le souffle. Il correspond au quatrième état transcendant ou Turya.
L’utilisation des mantras peut se faire en groupe, ils sont alors énoncés oralement ou même scandés avec beaucoup de puissance. La répétition des mantras la plus efficace est solitaire et s’effectue de manière purement mentale. La répétition ordinaire du mantra est dite « japa », elle doit être pratiquée de manière insistante et prolongée pour obtenir l’efficience du mantra. Au bout d’un moment de cette pratique, la répétition devient automatique et comme entendue par le pratiquant, elle est dite alors « ajapa japa ».
La pratique des mantras est souvent associée aux divinités du panthéon hindou et notamment aux divinités du Mahâ Vidya Yoga. Combinée avec la visualisation de diagramme (yantra) et de rituels (puja) la pratique peut alors devenir magique dans le sens où elle permet d’établir un lien efficient avec la divinité. Dans cette forme de pratique, les qualités de la divinité se manifestent chez l’adepte qui en reçoit tous les effets aussi bien au niveau matériel que spirituel. Contrairement à la croyance ordinaire, ce niveau de pratique est parfaitement accessible au commun des mortels, il suffit juste de s’y essayer de manière véritable et sincère. Il est tout de même nécessaire d’y consacrer une grande énergie pendant un laps de temps assez important. (Une à deux heures par jour pendant deux à trois années au minimum).
Une des grandes déesses de l’hindouisme, particulièrement vénérée dans le Tantra, est la Grande Déesse du Mahâ Vidya Yoga, Impératrice de Beauté, régnant sur les 3 états, veille, rêve, sommeil et les transcendant en un continuum de conscience, Turya le quatrième état, identique à la Conscience Absolue : sa Majesté Tripura Sundari.
De la Bahvricha Upanishad dédié à la Grande Déesse du Mahâ Vidya, Tripura Sundari :
1- Au tout début de l'univers la déesse était seule. Elle émit l'Oeuf du monde. Elle était alors le son IM et la résonance nasale par quoi OM se prolonge.
2- C'est d'Elle que Brahmâ naquit d'Elle, Vishnu, d'Elle, Rudra, d'Elle, tous les Maruts, en bandes, d'Elle, les Gandharvas, les Apsaras, les Kimnaras et tous les musiciens du Ciel. D'Elle naquit le Désirable et tout ce qui a l'Énergie, d'Elle aussi tous les Êtres qu'ils aient pour origine l'œuf, l'eau, la graine, ou la matrice : les végétaux, les animaux, tous, tant qu'ils sont ! D'Elle aussi les humains...
3- C'est qu'Elle est l'Énergie suprême, la Doctrine apaisante qui consiste en trois mantras : KA É Î LA HRÎM HA SA KÂ HA LA HRÎM SA KÂ LA HRÎM C'est là le secret d'OM car OM a pour support la déesse-Parole !
4- Elle s'est diffusée dans les trois corps, les trois villes, rayonnant sur eux Sa lumière à l'intérieur, à l'extérieur ! Parce qu'Elle est intimement mêlée au temps et à l'espace on dit qu'Elle est la Conscience Intérieure, Mahâ-Tripurâ-Sundarî !
5- Elle seule est l'Ame cosmique car en dehors d'Elle il n'y a que mensonge et non-âme ! Elle est donc le brahman comme Conscience universelle, et réunit en Elle-même à la fois l'Être et le Non-Être ; par Elle on connait la Conscience en tant que brahman sans second comme une vague d'Existence, de Conscience, et de Joie !
Elle est entrée dans tous les êtres, Mahâ-Tripurâ-Sundarî, à l'intérieur, à l'extérieur de chacun d'eux ; et sur chacun Elle rayonne sa lumière !
Ce qui n'est qu'Être seulement, et que Conscience illuminante, ce qu'est l'Amour, ce qu'est la Joie, C'est la déesse créatrice,
Mahâ-Tripurâ-Sundarî !
Divinité universelle elle est tout à la fois et le Toi, et le Moi, et tous les êtres et tout ce qui existe,
Mahâ-Tripurâ-Sundari !
Elle est la seule Vérité, la Nature, Elle : la Charmante,
Mahâ-Tripurâ-Sundarî
en Elle il nous faut reconnaitre le brahman sans second !
6- Détaché des cinq formes et des cinq éléments, seul reste le Mahant, support universel ultime vérité.
En conclusion, il est vivement conseillé aux pratiquants qui seraient encore rebutés par l’apprentissage de la civilisation traditionnelle de l’Inde, de franchir le cap et d’apprendre un peu de sanskrit pour mieux intégrer les sons et la prononciation correcte des bîjas et des mantras. Passées les premières difficultés avec l’assimilation des notions de base, s’ouvrira alors un champ d’investigation tout à fait nouveau et passionnant. En effet la signification ésotérique de l’alphabet sanskrit permet une compréhension totalement nouvelle sur la pratique du yoga.
L’exposé synthétique de la Théorie de l’Alphabet Sanskrit : https://www.yoganet.fr/blog/enseignement-110.html
Sources
Sivasutra et Vimarshini de Kshemarâja Traduction commentaires de Lilian Silburn Shivaïsme du Cachemire le secret Suprême de Swami Lakshman Ji (d’après Tara Michaël il s’agirait plutôt de Swami Lakshman Joo)
Les enseignements oraux directs de Yogi Mastsyendranath qui m’a permis de comprendre réellement tous les aspects subjectifs de la Matrika
Les enseignements d’Hélène Marinetti, sanskritiste de longue date.
De la Bahvricha Upanishad dédié à la Grande Déesse du Mahâ Vidya, Tripura Sundari extrait de "textes sacrés d'Orient" de Marc de Smedt Éditeur : P. Belfond (1 janvier 1976)
24/08/2023
La compréhension émique du Hatha yoga
Hatha yoga chez les ascètes peut avoir plusieurs significations :
Le Hatha yoga est strictement lié au tapasyâ.
Le Hatha yoga est étroitement lié au prânàyâma.
Le Hatha yoga signifie l'union du soleil et de la lune.
• L'union du soleil et de la lune
Seuls 3 ascètes sur 48 m'ont expliqué le mot hatha en faisant référence à la signification ésotérique de ha - le soleil et de tha - la lune. L'un d'entre eux était un Nâth, Ram Nâth, engagé dans les activités de la maison d'édition du temple Gorakhnâth à Gorakhpur ; il possédait donc une connaissance plus « théorique » du hatha yoga que celle des ascètes de son sampradâya. L'autre était un yogi, Sanjay Rajgor Yogi, appartenant au Swami Narayan sampradâya, qui avait étudié le yoga dans plusieurs centres modernes, et le troisième était un pratiquant du Kaula Marga, Shyam Ânand Nâth, qui avait étudié tout seul des textes de yoga.
• La rétention de souffle (prânâyâma)
Le hatha yoga au sens de manipulation et de rétention des souffles (vayu) a été évoqué par 5 ascètes sur 48. Cette conception du hatha yoga était particulièrement affirmée par Mahant Garud Dâs jï Mahârâjjï, gourou et yogi expérimenté du Râmânûjï sampradâya. Il a souligné que l'objectif du hatha yoga est d'atteindre le kevala kumbhaka (suspension du souffle spontanée), puis d'entrer en samâdhi. Mais cela signifie que le hatha yogi atteint un stade où il ne va plus respirer s'il ne le veut pas et, ce faisant, il peut entraîner son corps dans la mort. Par conséquent, l'étape finale du hatha yoga est pour lui la mort du yogi qui reste en samâdhi. C'est pour cette raison qu'il n'apprécie pas le hatha yoga.
• L'intention stricte (tapasyâ)
Selon la majorité des ascètes que j'ai interviewés, le hatha yoga n'est pas une technique de yoga, mais une attitude mentale, définie par Ram Priye Dâs (une ascète de la Râmânandî sampradâya) comme une ferme intention (dridh sankalpa) d'atteindre ou d'accomplir un but. Un Nâth m'a dit que le hatha yoga, dans son sampradâya, signifie également suivre les règles et les comportements du sampradâya tout au long de la vie (donc une intention stricte d'être engagé dans la vie ascétique). Par conséquent, l'étiquette hatha yoga peut faire référence à des pratiques et à des comportements, et elle est également comprise de cette manière par les gens ordinaires.
Je vais donner un autre exemple simple tiré de mon travail sur le terrain. Quand j'étais à Varanasi, j'ai rencontré Narayan Dâs, un sadhu qui a passé les dix dernières années assis en lotus (padmâsana) au Lalitâ Ghât. "Il marche toujours pieds nus, il fait ses pèlerinages pieds nus, il est assis dans cette position toute la journée, c'est hatha yoga madame", m'a dit un des laïcs qui l'accompagnait. Quand j'ai parlé avec d'autres sâdhus, cette conception du hatha yoga comme étroitement lié au tapasyâ a toujours été mise en avant. J'en ai eu une autre preuve quand, à Ujjain, je suis allée à la rencontre d'un ûrdhva bâhu sadhu (un sadhu qui tient le bras levé), Bholâ Girï, du âvâhan akhàrâ, car un panneau à l'entrée de son campement indiquait «hatha yogi». Je me suis adressée à lui pour le questionner sur son tapasya et son titre de hatha yogi. Il m'a répondu que comme il pratique le tapasya (depuis 35 ans), il est considéré comme hatha yogi. Selon lui, ceux qui pratiquent le tapasya sont des hatha yogis, car le hatha yoga consiste à prendre une décision et y rester strictement jusqu'à ce que les résultats soient obtenus. Il ne s'intéresse ni aux âsanas ni au prânâyâma que, jamais de sa vie, il n'a pratiqués.
La compréhension émique de tapasya et des âsanas
Chez les ascètes, le sens de tapasya et de hatha yoga se recoupent souvent ; il semble parfois que le tapasya soit une pratique en soi, alors que le hatha yoga est l'approche utilisée pour pratiquer tapasya . Le mot tapasya peut désigner des pratiques spécifiques utilisées à une certaine période de l'année, comme s'asseoir sous le soleil chaud à midi, entouré d'un cercle de bouse de vache en feu (dhuni tapas) en saison chaude, ou rester dans l'eau plusieurs heures par jour en hiver (jala tapas) ; ou encore des austérités qui durent des années, comme se tenir debout, ou de garder le bras en l'air, ou rester silencieux, etc...
Cependant, tapasya est également défini comme ne manger que des fruits ou ne boire que du jus, comportements qui sont compris et donnés également comme exemples de hatha yoga. Quand j'ai demandé aux tapasyins pourquoi ils pratiquaient tapasya, j'ai obtenu ces réponses : les ascètes font tapasya pour montrer aux laïcs que, avec la force de la religion, des résultats incroyables peuvent être obtenus ; d'autres ont répondu qu'ils pratiquaient tapasya « pour le bien-être de la société » (Samâj kâ kalyân). "Si les sadhus ne font pas tapasya, samsâr nahî chalegâ, le monde ne tournera pas. " (Bhole Puri)
Selon de nombreux sadhus, dans ce kali yuga, où les laïcs ont complètement perdu leur dharma, les ascètes ont le devoir de faire ce type de pratiques et de soutenir le monde. Par exemple, un sadhu m'a dit qu'il restait debout (khareshwari) pendant trois ans pour apporter de la pluie à Mumbai. Cependant, un autre croit aussi que l'ascète qui pratique tapasya pendant longtemps en obtient des siddhis spéciaux. Comme tapasya a un objectif social, il est montré en public. En fait, à Ujjain, on pouvait voir plusieurs ascètes faire tapasya (il y avait des khareshwari, ceux qui faisaient du dhuni tapas, etc.) mais presque personne ne faisait d'âsanas. Je n'ai vu qu'une personne en faire, dans un journal, et encore c'était en faisant dhuni tapas que cet ascète exécutait des âsanas. La raison pour laquelle les âsanas ne sont pas réalisés en public est que les ascètes les considèrent comme des pratiques personnelles non destinées à être exhibées. Selon Bhole Puri, les âsanas ne sont montrés que par « dukân-dhârï sâdhus », ceux qui «ont un magasin» et veulent gagner de l'argent avec. Pour la majorité des sadhus que j'ai interviewés, les âsanas sont des pratiques visant à garder le corps en bonne santé et à le rendre stable (sthir), car lorsque le corps est stable, l'esprit est stable et il devient plus facile de méditer.
Il me semble que certains âsanas, prânâyâmas, kriyâs et une connaissance générale du corps yogique appartiennent à une culture générale de l'ascèse considérée comme faisant partie du yoga. Il apparaît que chaque ascète sait exécuter quelques âsanas ou d'autres pratiques de yoga, et d'une manière ou d'une autre, il semble tout à fait acquis qu'ils possèdent tous des connaissances de base. Cependant, selon tous les ascètes avec lesquels j'ai parlé, les âsanas et le prânâyâma, mais aussi les sat karma (souvent appelé shat karma) sont des pratiques temporaires qui représentent la première étape du yoga et l'étape initiale pour l'ascète qui veut pratiquer la méditation (dhyân lagânâ). Mahant Mahi Maheshwar Bhârtï m'a dit qu'il n'était même pas nécessaire d'accomplir entièrement l'étape âsanas : il n'avait appris que peu d'âsanas et de prânâyâma, car il était capable d'atteindre son objectif sans les maîtriser complètement.
Garud Das dit ceci : « J'ai pratiqué tous les âsanas, les karma, les kriyâ et les mudrâ, et je n'ai reçu aucun shânti. Ce sont des pratiques physiques, vous ne devez pas perdre de temps avec elles ; si vous cherchez le yoga, alors vous devez faire dhyân .Grâce à cela, vous obtenez Gyana, puis le yoga, l'union avec le Paramàtmà . La seule voie est le yoga du dhyàn. »
L'attitude générale à l'égard des âsanas est qu'ils sont nécessaires au début, mais ils ne doivent pas être confondus avec la pratique principale du yoga : la pratique du dhyâna.
L'importance de Dyâna
En fait, que je veuille parler d'âsana et de prânâyâma était assez étrange pour les ascètes, car pour eux ce ne sont que des pratiques physiques pour le corps, alors que le but principal du yoga est spirituel et qu'ils accordent plus d'attention à dhyâna. Pour beaucoup d'entre eux, à l'origine du parcours du yoga, il y a une quête religieuse, une recherche intérieure qui, pour être satisfaite, pousse l'individu à abandonner la vie sociale normale. Comme le disait Yogï Durgâ Bhâratï:: « Quand on veut vraiment répondre aux questions sur le soi, il est temps d'abandonner la vie sociale. Parce que la sâdhanâ doit être expérimentée correctement et que vairâgya (détachement / indifférence) et tyâga (abandon) doivent advenir ».
En effet, certains ascètes étaient sceptiques à propos de mes recherches, car le yoga (dans son sens spirituel) ne peut être décrit par des mots, ni compris par la collecte d'informations auprès de sâdhus, mais doit plutôt être "expérimenté" par la pratique.
Le Yoga en général
Pour eux, l'expérience de dhyâna et de l'union d'Atmâ et de Paramàtmà qui peut résulter de sa pratique conduit à une forme de connaissance différente et à être dans le monde avec une attitude différente. Je vais donner ici quelques exemples de résultats du yoga, au sens de jorinâ '*'. Pour Râdhe Purï (Dasanâmï sampradâya) : «Assis en padmâsana, l'esprit fixe et les yeux ouverts, vous visualisez Paramàtmà devant vous, lentement cette visualisation devient intériorisée. Paramàtmà entre par les yeux, toutes les visions sont devant vous, vous n'êtes pas obligé d'aller dans la jungle, Dieu est là où que vous soyez. Lorsque cette union se produit, les yeux se ferment et le sâdhu entre en samâdhi. Alors le corps est comme une boîte, vous pouvez le déplacer mais le sadhu, lui, ne sent rien».
Sumit Nath (Nath sampradaya) utilise des mots similaires. Il m'a dit que le but du yoga est d'acquérir un niveau de conscience intérieure constant. « Quand ceci est atteint, alors le corps n'est plus qu'un contenant de l'âme, donc rien n'est plus nécessaire pour le corps, ni manger, ni dormir. Il n'y a rien à réveiller, car cette réalité est toujours présente ».
De même, pour Garud Dâs (Râmânùjî sampradaya) : « Le corps du yogi devient un corps vide. Le yogi est présent dans le corps mais son Àtmâ peut aller très loin. Après avoir complètement senti et compris son corps, il n'est plus sensible à ce qui lui arrive ». Cependant, ce qui est clair chez les ascètes, c'est que pour atteindre ce but, deux facteurs sont d'une importance fondamentale : le brahmacarya et le guru.
L'importance du Brahmacarya et du Guru
Selon les ascètes, le brahmacarya (célibat) est une règle nécessaire. Selon Ram Caran Dâs : « Si on ne respecte pas le brahmacarya, il ne peut pas y avoir de résultat. C'est comme si tu allais à l'école mais que tu n'étudiais pas, tu n'obtiendrais rien. Si vous avez des relations sexuelles pendant que vous pratiquez le yoga, vous pouvez obtenir des résultats physiques, mais non spirituels, car tout votre accomplissement spirituel disparaît avec l'éjaculation.» Parfois, le maintien de brahmacarya repose sur des considérations plus pratiques. Mahant Ravîndra Girï, du Mahâ Nirvânî Akhàrà, m'a dit que le problème de la sexualité est aussi ce qu'il engendre : « Si vous mettez une femme enceinte, vous aurez une famille, vous devrez travailler et vous aurez beaucoup de pensées, alors il sera plus difficile de rendre votre esprit sthir. Quand vous n'avez pas ce type d'attachement, votre esprit peut devenir sîdhâ plus rapidement et vous pouvez accomplir votre sàdhanâ ».
Cependant, comme l'ont souligné de nombreux ascètes, seul un vrai guru peut ouvrir la voie au dhyâna et au gyân. Seul un vrai guru peut réveiller la kundalinï de son disciple et, comme Ram Avdhût Dâs me l'a dit, « Seul le guru peut apprendre à revenir après avoir rencontré l'absolu ». En effet, plusieurs personnes ont signalé que la survenue de la kundalinï sans un guide approprié peut rendre fou le non-expert. Le guru peut être reconnu comme tel parce qu'il a déjà fait l'expérience directe de ce qu'il enseigne et qu'il ne demande pas d'argent puisqu'il est prêt à aider un vrai chercheur. Selon Garud Dâs, les personnes qui gagnent de l'argent grâce au yoga n'ont pas compris la signification du yoga, qui est une sàdhanâ (discipline religieuse) et qui a une valeur spirituelle et ne peut donc être considéré comme un travail. De plus, comme Yogi Sivanâth l'a souligné, le guru est nécessaire lorsque l'on a des questions à poser, il se centre entièrement sur la recherche des réponses. Si le chercheur veut parvenir à une connaissance intérieure, il doit mettre y toute sa détermination, cela signifie qu'il doit chercher avec hatha, sinon sa pratique et sa recherche ne sont qu'un passe-temps.
Quelques remarques sur les sources écrites
L'enseignement du guru est d'une importance fondamentale et cet enseignement est vraiment secret. Cette question ouvre sur une autre : la valeur de la connaissance écrite. Très peu d'ascètes que j'ai rencontrés ont lu un livre sur le yoga. Assez souvent, ils ont mentionné le Yoga Sutra ou le Gherand Sarnhitâ, mais ils ne les ont pas lus. Selon Marigal Nath, les enseignements sur les pratiques d'intériorisation ne peuvent être révélés. Par conséquent, les œuvres écrites ne sont qu'une introduction, dont le véritable sens intérieur ne peut être compris qu'avec la présence d'un guru. Le scepticisme concernant les sources écrites a également été exprimé par Garud Dâs. Il a souligné que de nombreux érudits et professeurs de yoga parlent de idâ et de pingalâ dans leurs livres, mais qu'ils n'ont probablement jamais compris ce que signifient réellement ces deux mots. Quand je lui ai demandé ce qu'ils voulaient dire alors, il a ri.
Par conséquent, l'attitude générale est que la connaissance peut être de deux sortes : Celle que tout le monde peut obtenir et qui est écrite dans les textes, et celle qui vient du guru. Cet enseignement est secret et constitue la véritable clé pour tirer le rasa (saveur) de la pratique. En fait, c'était l'un des problèmes principaux de mon travail sur le terrain : les ascètes ne vous racontent pas l'enseignement donné par leur guru, ils peuvent vous donner des informations superficielles car, pour obtenir la connaissance du guru, vous avez besoin de dîksâ (initiation). Cette attitude est généralement répandue. Par conséquent, au cours de mon travail sur le terrain, je me suis demandé si ces textes, qui traitent du hatha yoga en tant qu'« enseignement secret » et qui décrivent principalement les pratiques physiques, leurs effets et leurs pouvoirs, n'étaient pas destinés à être lus uniquement par les hommes au foyer et les Rajas, plutôt que par des ascètes.
Dans le passé, les livres de yoga avaient probablement un objectif similaire à celui des livres modernes : attirer les laïcs et leur soutien économique par des pratiques qui ne prenaient pas autant de temps que le dhyâna yoga et le hatha yoga / tapasyâ, pratiquées par les ascètes. Cependant, seule une enquête plus approfondie permettra de clarifier cette question.
GLOSSAIRE:
1 Emique : terme anthropologique. Dont le point de oue est basé sur les concepts et le système de pensée propre aux personnes étudiées.
2 Sampradâyas : traditions, lignées spirituelles.
3 kali yuga : « âge de Kali » ou « âge de fer », est le quatrième et actuel âge de la cosmogonie hindoue.
4 Siddhis : pouvoirs
5 Sa karma : Pratiques de nettoyage du corps
6 Dhyâna : méditation
7 Gyâna : Façon moderne d'écrire jnâna - sagesse
8 Paramâtmâ : Conscience absolue
9: Jorinâ : Union d'Âtmâ et de Paramâtmâ
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Daniela Bevilacqua
Auteure: Daniela Bevilacqua
Traduit de l'anglais par Janita Stenhouse
Avec l'aimable autorisation de la Revue
19/06/2023
L'aromathérapie, tout comme beaucoup d'autres branches de la médecine naturelle (naturopathie, homéopathie, acupuncture, réflexologie, ...), considère l'homme comme un tout. On parle alors de médecine holistique.
Ainsi, le but de cette médecine naturelle est de chercher, d'après les symptômes de la maladie, la cause de ces symptômes. Elle ne se contente pas de soigner les effets, elle va rechercher la cause profonde de ce mal-être. Ainsi, elle va prendre le temps de connaître le profil du malade sous toutes les coutures afin de trouver la thérapie spécifique qui correspondra exactement à son malade, prenant ainsi en compte que chaque individu est différent et que chacun réagit différemment à une cause déterminée.
Avez-vous déjà essayé de comprendre le mot « maladie » ? C'est tout simple, il suffit juste d'y penser : mal a dit, le mal vous dit quelque chose. La plupart du temps hélas, dans notre société où il nous faut toujours et encore courir, nous n'essayons pas de comprendre ce que notre corps, ce que le «mal» a à nous dire et nous soignons les effets plutôt que la cause. La maladie, c'est notre corps qui s'exprime et qui vous fait savoir qu'il y a un disfonctionnement, un encrassement, quelque part. Dès lors, notre corps offre moins de protection contre les microbes et autres agresseurs qui pénètrent donc plus facilement dans notre organisme et empirent encore les choses. Le corps a alors beaucoup de difficultés à se défendre contre l'envahisseur. Notre corps possède différents circuits pour éliminer ces hôtes indésirables. Et chaque HE agit sur un circuit particulier, d'une manière particulière qui lui est propre. Certaines d'entre elles suivant le circuit utilisé pour être éliminé auront un effet drainant sur ces circuits. Il est d'ailleurs conseillé de boire énormément lorsque vous vous soignez grâce à l'aromathérapie.
Quelques mots d'histoire
L'histoire de l'aromathérapie remonte aux civilisations les plus anciennes. Que ce soit en Egypte, en Inde, en Chine ou chez les Grecs, l'art d'utiliser les huiles essentielles faisait partie de rituel et n'était pas vraiment une question de parfums. En effet, les scientifiques ont pu prouver que nos ancêtres d'il y a 5000 ans, se servaient déjà des bienfaits des huiles essentielles, tout comme nous pour fabriquer des huiles aromatiques, des crèmes pour se soigner, tant au niveau du corps physique que pour leur permettre de prendre soin de leur âme. Hippocrate lui-même, père de la médecine recommandait l'utilisation des plantes et des aromates, en bain ou en massage, afin de s'assurer une bonne santé. Lui aussi regardait l'homme dans son entièreté et prônait l'équilibre entre l'esprit, le corps et l'âme. Ainsi, il considérait qu'il fallait non seulement traiter les symptômes de la maladie mais aussi la cause. L'aromathérapie que nous connaissons doit son nom à un chimiste français René Gattefosse, et date de 1930 seulement.
L'aromathérapie, présentation générale
Il est certain que notre premier pas se dirigera vers l'HE qui nous plaira le mieux au niveau de notre sens olfactif. En effet, l'une de leurs principales propriétés est de plaire à notre nez. Cela mis à part, vous constaterez qu'elles vous apporteront beaucoup de bien-être et leurs principales propriétés sont d'être anti-infectieuses, antibactériennes, antivirales et antifongiques. Mais en plus de ces propriétés, elles possèdent chacune des actions qui leur sont propres et qui vous aideront à vous soigner, à vous protéger, à renforcer votre organisme, à vous calmer, à vous tonifier, enfin à vous guérir.
L'avantage de l'utilisation des HE, c'est qu'elles ont un effet positif tant au niveau physique que psychologiques. De plus, vous pourrez utiliser ces HE de différentes manières et les adapter à vos envies ou vos besoins.
Certaines HE peuvent être absorbées oralement mais attention, il faut être très prudent et surtout, n'hésitez pas à prendre conseil auprès d'un professionnel, tel un naturopathe par exemple car certaines HE sont réellement très dangereuses. Vous pourrez choisir de les utiliser dans un brûle-parfum pour répandre une odeur agréable dans votre maison, faire des inhalations (principalement en cas de sinusites ou autre inflammation respiratoire). Idéales dans un bon bain chaud, non seulement vous leur permettrez d'entrer en contact avec votre peau et donc, par capillarité, les HE entreront en douceur dans votre organisme afin de lui apporter davantage de bien-être mais vous pourrez aussi en ressentir les bienfaits au niveau olfactif. Bonheur suprême, ne vous privez jamais d'un excellent massage aux huiles essentielles (toujours ajoutées à une huile de base). Précisons également que les huiles essentielles sont tirées de différentes parties de la même plante et ont parfois des actions totalement différentes. Les HE ont pour origine aussi bien les racines, que le tronc (pour la cannelle par exemple), que les feuilles, les fleurs, les fruits ou encore la résine (pour le benjoin par exemple).
Certaines huiles essentielles sont utilisées comme antibiotique, l'avantage est qu'elles ne détruisent pas la flore intestinale qui nous est si précieuse, contrairement aux antibiotiques allopathiques. Voici les grandes propriétés qui se dégagent des huiles essentielles: les Huiles Essentielles sont anti-inflammatoires: ainsi, grâce à certaines d'entre elles, vous allez pouvoir soigner toutes les inflammations possibles et les rhumatismes. A avoir donc toujours sous la main : copaïba, eucalyptus citronné, citronnelle, genévrier commun, lavande aspic. Les Huiles Essentielles sont antiseptiques et antibiotiques: Certaines HE ont un pouvoir supérieur aux antibiotiques pharmaceutiques. L'avantage des HE est qu'une seule d'entre elle possède énormément de molécules et donc, pour leur faire face, le microbe lui, devrait produire une enzyme capable de faire face à toutes ces molécules. A avoir donc sous la main : arbre à thé (Tea Tree), pépins de pamplemousse, niaouli, sarriette, thym, citron. Les Huiles Essentielles sont tonifiantes: certaines HE vous apporteront bien-être et vitalité. N'hésitez pas à les utiliser de toutes les façons possibles pour retrouver votre harmonie intérieure. Les HE toniques et stimulantes sont à préférer au café ! N'hésitez donc pas à choisir dans les HE suivantes pour vous stimuler : bois de santal, l'anis vert, sarriette, romarin, gingembre, cannelle. Certaines favorisent la cicatrisation: elles sont une bénédiction pour vous aider lors des premiers soins et pour aider lors de coupures, de boutons, de plaies ou de morsures. Elles sont aussi efficaces pour les brûlures légères, certaines sont également efficaces en cas d'hémorragie (la Ciste par exemple). A avoir donc toujours sous la main : eucalyptus, Cyste, géranium rosat, lavande, romarin. Les Huiles Essentielles sont calmantes: ce sont celles qui vous permettront de retrouver le calme après une journée de stress. Vous êtes stressé, insomniaque, énervé, nerveux, utilisez-les comme vous le préférez en massage, en les diffusant dans l'atmosphère grâce à un brûle-parfum ou un diffuseur électrique ou encore en usage interne. N'oubliez pas la prudence!! A avoir donc sous la main: camomille, mandarine, fleurs d'Oranger, lavande. Les Huiles Essentielles sont analgésiques et antalgiques: si vous êtes migraineux, les HE vont vous aider à éliminer vos migraines. Vous trouverez nombre d'HE qui pourront vous aider, à vous de trouver celle qui vous convient le mieux. A avoir toujours sous la main : Pin, clou de girofle, Camomille, romarin, Lavande, Tea Tree, Menthe.
L'avantage de l'utilisation des HE est qu'elles agissent sur différents niveaux de notre organisme, tant au niveau physique que psychologique, et cela sans effets secondaires (à condition de les utiliser dans les règles bien entendu). Elles vous proposent une action positive complète sur tout votre organisme, interviennent au niveau des chakras et rétablissent un équilibre psychique. Cependant, ne vous y trompez pas, elles auront une action bien spécifique sur chacun de vos organes, sur chacune des fonctions de votre corps, sur chacun de vos systèmes de fonctionnement (respiratoire, digestif, ...). Le prix des HE peut parfois sembler très élevé mais plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Ainsi il faut tenir compte du lieu de culture de la plante, de la quantité de plantes disponible (vous savez que le prix s'établit selon la loi de l'offre et de la demande), du rapport entre la quantité de plantes et de la quantité d'HE extraite, du temps qu'il faut pour l'extraction des HE, du fait qu'elles soient bio ou pas, de bonne qualité ou pas …
Les différents modes d'utilisation des Huiles Essentielles
Il est utile ici de préciser quelques petites notions qui ont leur importance. J'insisterai encore sur le fait que, même si les HE sont des substances naturelles, elles n'en sont pas moins dangereuses pour autant. N'hésitez donc jamais à aller voir un aromathérapeute et surtout ne dépassez jamais les doses prescrites.
Les huiles essentielles sont composées d'une multitude de substances diverses et variées. Il est cependant important que vous le sachiez, certaines HE contiennent parfois jusqu'à plus de 200 substances différentes (par exemple des alcools, des aldéhydes, des cétones, des éthers, des esters, des phénols, des terpènes…) vous voyez que nos microbes et virus ont du souci à se faire. Et c'est d'ailleurs grâce à ce panel de substances diverses que les huiles essentielles sont de redoutables antibiotiques, les microbes ne sont plus à la hauteur.
Les HE sont en effet exactement l'inverse de nos médicaments habituels qui ne comportent qu'un seul principe actif. En effet, nos médicaments classiques ne possèdent qu'un seul principe actif (une seule molécule) et donc sont axés sur une seule cible, ne prenant pas la peine de regarder les dégâts causés ailleurs (ce que l'on appelle les effets secondaires). A l'inverse, les HE contiennent de nombreuses propriétés qui permettent d'entrer en contact avec notre système tout entier et toujours dans le but de lui apporter bien-être et équilibre. Autre différence, contrairement aux médicaments, les HE ne restent pas dans l'organisme, elles sont éliminées par l'urine, les selles, la sueur et l'expiration. Quelle que soit la façon de les utiliser, elles pénètrent dans notre organisme grâce à notre circulation sanguine. Cela leur permet d'atteindre chaque organe, chaque système, et bien entendu la région malade. Leur seul but est de nous soigner, d'apporter de l'harmonie à l'ensemble de notre corps, tant au point de vue physique que psychique.
Tout comme en allopathie, on ne soigne pas une brûlure de la même façon qu'une bronchite ou des verrues. Il faudra non seulement choisir l'HE ad hoc mais également l'utiliser de la bonne façon et en bonne quantité. Vous pourrez ainsi utiliser les huiles essentielles en usage interne, usage externe ou en inhalation, mais toujours avec beaucoup de précautions.
Inhalation: en choisissant cette méthode, les HE pénètrent votre corps de façon légère afin d'agir là où vous en avez besoin.
Si vraiment vous vous sentez très mal et que vous avez besoin d'un revigorant ou au contraire d'être calmé, apaisé, vous pouvez respirer quelques instants votre HE directement au flacon, Pour passer d'agréables nuits, n'hésitez pas à verser quelques gouttes sur un mouchoir sous votre oreiller, pour parfumer votre voiture, vous pouvez verser quelques gouttes sur les tapis de sol (lorsque vous mettrez le chauffage, l'odeur se dégagera dans la voiture). Quelques gouttes sur un coton dans votre placard (et même votre placard à chaussures) embaumeront son contenu, de même quelques gouttes sur un mouchoir dans votre sac lui donneront une odeur agréable.
Inhalation à la vapeur : lorsque vous êtes encombré au niveau des voies respiratoires, vous pouvez également verser quelques gouttes d'HE adéquate (de l'HE d'eucalyptus par exemple) dans un bol d'eau très chaude. Prenez soin de protéger vos yeux, recouvrez votre tête d'une serviette éponge chaude et profitez des bienfaits de votre HE. Vous pouvez également utiliser cette méthode pour votre bien-être tout simplement, juste pour être bien, ou pour nettoyer votre peau en profondeur (la vapeur d'eau dilate les pores, profitez-en donc pour ajouter quelques HE proposant des qualités nécessaires pour nettoyer votre peau comme l'arbre à thé par exemple), si vous avez des problèmes d'acné par exemple, c'est une solution idéale pour préparer votre peau à d'autres soins. N'hésitez pas à vous faire plaisir, profitez-en.
Massage : Un pur bonheur, tout simplement. Attention cependant n'utilisez jamais les huiles essentielles pures en massage. Les bienfaits des HE vont, non seulement, prendre le chemin de votre peau mais vont également s'exprimer grâce à votre nez. Vous bénéficiez ainsi d'une relaxation totale ou au contraire, suivant l'HE utilisée, d'un très bon coup de fouet. Grâce à l'absorption totale des HE par votre corps, celles-ci agissent immédiatement et durablement pour vous soigner. Dans quelques cas, il est possible de soigner des crises aiguës en appliquant une ou deux gouttes d'HE sur des points bien précis d'acupuncture. Mais pour cela, je vous conseille de vous adresser à un naturopathe, un aromathérapeute ou un acupuncteur. Pour préparer vos huiles de massage, choisissez votre huile de base (amande douce, macadamia, pépins de raisin, ….) et ajoutez-y votre HE ou vos HE en suivant les indications suivantes : 10% HE, 5% d'huile de germes de blé (la vitamine E qu'elle contient permettra de conserver votre huile de massage plus longtemps car elle est antioxydante) et 85 % d'huile végétale ou, si vous préférez une huile moins odorante, 5% HE, 5 % huile de germes de blé et 90% d'huile végétale. Choisissez vos huiles essentielles en fonction des résultats souhaités. Par exemple, un mélange romarin-citron revigore le corps et l'esprit. Une huile de massage à la bergamote requinquera votre moral. Un mélange arbre à thé et lavande sera excellent pour votre cuir chevelu. Il est bien entendu important que le parfum soit agréable et pas trop fort afin de n'incommoder ni vous, ni votre entourage.
Compresses : elles sont faciles d'utilisation tant pour les enfants que pour les adultes. Vous avez un souci bien localisé, c'est la solution idéale. Suivant l'HE que vous choisirez, son action sera immédiate, diluez quelques gouttes dans un peu d'alcool ou même dans de l'huile de base (huile d'amande douce, de germe de blé, …) si vous avez la peau très fragile. Trempez votre compresse (vous pouvez choisir une compresse démaquillante par exemple, elles sont très douces pour la peau) et posez-la sur la surface à soigner. Vous pouvez, si vous le désirez, la laisser agir durant la nuit par exemple en la faisant tenir avec une petite bande de gaze ou, juste laisser agir quelques minutes selon le soin à apporter. Recommencez aussi souvent que nécessaire. Par exemple, reprenons l'exemple de l'acné, vous pouvez tout à fait appliquer quelques compresses sur votre front après une inhalation bienfaisante, le soir par exemple. Faites-les tenir grâce à une bande de gaze. Il ne vous reste plus qu'à passer une excellente nuit. Vous pouvez faire pareil avec les verrues.
Cataplasme : pour une entorse, une foulure ou simplement pour relaxer vos muscles, préparez-vous un cataplasme. Vous trouverez de l'argile en pharmacie ou en boutique bio. Alliées à l'argile, les huiles essentielles pénétreront encore mieux votre peau. L'argile, tout comme les HE, est un matériau vivant vibrant avec le corps humain. Appliquez votre cataplasme sur la zone à traiter et faites-le tenir avec une bande. Faites-le de préférence le soir, vous pourrez ainsi garder votre cataplasme toute la nuit. Vous pourriez avoir l'impression que votre cataplasme aspire littéralement la douleur et les énergies négatives pour mieux faire pénétrer encore les énergies positives de vos HE.
Pulvérisation : si vous souhaitez rafraîchir l'atmosphère de votre maison ou de votre voiture, vous pouvez aussi utiliser un brumisateur dans lequel vous aurez mis un peu d'alcool avec quelques gouttes des huiles essentielles que vous aurez choisies. Pensez ainsi à vaporiser vos rideaux et tentures, votre literie (idéal pour éliminer les acariens des matelas), vos tapis de sol ou carpettes, vos sièges de voiture et le tapis du coffre, …. Bref, tout ce que vous avez envie de rafraîchir grâce à une odeur agréable. N'hésitez pas à l'utiliser pour parfumer votre linge par exemple lorsque vous le repassez ou le repliez simplement. Vous pouvez également utiliser un vaporisateur pour éliminer les puces et tiques de vos animaux de compagnie (attention, avec les animaux, il faut être prudent!), tout autant que les poux de votre chevelure. Ces petites bestioles peu sympathiques n'apprécient guère l'HE de lavande ni de patchouli par exemple.
En usage interne : certaines HE peuvent être prises en traitement interne. Je vous conseille de les mélanger à une petite cuillère de miel ou de la mie de pain ou un comprimé neutre. N'hésitez pas non plus à les utiliser en cuisine. Vous pouvez créer vous-même vos huiles de cuisine parfumées selon vos humeurs. Ajoutez quelques gouttes d'HE de basilic ou de thym par exemple à l'huile de votre vinaigrette, cela changera complètement le goût de votre salade. Pour vos poissons, ajouter quelques gouttes d'estragon par exemple, pour vos crêpes, pensez peut-être à ajouter quelques gouttes d'HE d'orange, de cannelle ou de mandarine. J'attire ici votre attention sur le fait qu'il vous faut être prudent en cas d'absorption des HE car certaines sont nocives à haute dose, d'autres encore sont tout à fait déconseillées. Elles sont également difficiles à doser, la prise d'HE en traitement interne sera rigoureusement suivie par un médecin ou un naturopathe. Les posologies sont vraiment difficiles à mettre en œuvre et trop ou trop peu d'HE pourrait avoir un effet nul, voire néfaste pour la santé. N'oubliez pas que les HE sont des substances excessivement concentrées. Avaler une goutte revient à avaler environ 30 grammes de la plante (cela peut varier bien entendu). Ainsi, en supposant que vous preniez par exemple 10 gouttes d'HE, cela peut correspondre à 300 grammes de la plante !! Suivant l'HE choisie, cela peut représenter une quantité inimaginable pour votre corps qui sera incapable de l'absorber. Ne perdons pas de vue qu’une seule goutte d'HE est composée de plusieurs dizaines de principes actifs différents. Imaginez avaler 300 grammes de thym par exemple. C'est énorme ! Aussi, n'hésitez pas à consulter un naturopathe ou un aromathérapeute averti. Quelques gouttes de céleri ou de menthe poivrée pour digérer ou de camomille pour s'endormir ne porteront pas à conséquence mais ne vous lancez pas dans des mélanges abracadabrants pensant vous faire du bien. La richesse des huiles essentielles s'illustre par la diversité de leurs propriétés (de la camomille sédative au gingembre dynamisant, en passant par l'HE d'arbre à thé qui, pour moi, doit absolument faire partie de votre pharmacie naturelle).
Quelques exemples parmi tant d'autres:
Les dynamisantes : Coriandre, gingembre, muscade, romarin, menthe, sarriette.
Les bactéricides : Eucalyptus, origan d'Espagne, cannelle de Ceylan, thyms.
Les sédatives : Camomille, marjolaine, oranger, verveine, néroli.
Les digestives : Cumin, carvi, estragon, menthe.
Les antispasmodiques et antinévralgiques : Cajeput, basilic, camomille.
Les bienfaiteurs de la circulation : Cyprès, bourrache, onagre.
Maux de dents : Clou de girofle.
Les huiles végétales de support
Il est important d'utiliser des huiles végétales «grasses» de base pour préparer les huiles de massage pour le corps, les crèmes pour le visage, les huiles de cuisine, …. Chacune de ces huiles possède ses propres vertus curatives qui viennent renforcer l'effet des HE.
Choisissez des huiles végétales nobles, vierges, de première pression, de qualité biologique. Pour ce faire, prenez le temps de bien vérifier les étiquettes, mieux vaut parfois payer un peu plus cher mais s'assurer de la qualité de ses huiles.
L'huile d'amande douce est l'huile la plus couramment utilisée. Sa qualité première est d'être une huile très douce pour la peau et, de plus, elle convient à tous types de peau, sèche, normale ou grasse ainsi que pour les tout-petits. Les amandes sont riches en matières grasses bénéfiques pour la santé et la beauté, protéines, minéraux et vitamines A, B et E.
L'huile de Millepertuis (huile rouge) est extraite des fleurs jaunes du millepertuis. Le nom latin Hypéricum viendrait du grec Hyper Eikona qui signifie « qui chasse les fantômes ».Le Millepertuis est utilisé pour ses propriétés thérapeutiques depuis plus de 3000 ans. L'huile de Millepertuis possède un puissant effet anti-inflammatoire et calmera votre système nerveux (le millepertuis en gélule, par exemple, est recommandé en cas de dépression légère). D'ailleurs, vous trouverez également l'huile de millepertuis sous le nom d'arnica des nerfs.
L'huile de jojoba : il s'agit en fait de la cire liquide (la seule cire liquide végétale qui existe) biodégradable et non toxique, contenue dans la graine de jojoba, un arbuste buissonnant originaire du sud de l'Arizona et de la Californie. Le fruit du jojoba contient une graine qui peut être stockée durant des années sans perdre aucune des valeurs de son contenu. L'huile de jojoba est composée à 96% de céramides (lipides), ce qui lui confère une extraordinaire stabilité contre la chaleur et l'oxydation, elle possède ainsi la propriété de ne pas rancir. Elle contient également de la vitamine E qui lui permet d'agir comme antioxydant. Par contre, il est très important de ne pas associer l'huile de jojoba avec de la vitamine A car elle en annulerait l'effet.
L'huile d'avocat est très riche en vitamines, en protéines et en acides gras divers (dont l'oméga 9). Obtenue à partir de la pulpe d'avocat, elle est considérée comme un antirides efficace, elle convient parfaitement aux peaux sèches et délicates. On lui prête des propriétés de régénération et de réhydratation de l'épiderme, elle agit donc efficacement contre le vieillissement cutané en rendant la peau plus tonique, plus souple, plus douce mais aussi plus éclatante.
L'huile végétale de noyaux d'abricots provient de la pression des noyaux d'abricot. Elle possède une texture relativement légère dont l'odeur de noix et d'amande amère est légère. Elle est de couleur dorée, parfois orangée. Elle est très riche en vitamines A et E, en oméga 9 et en acide linoléique, c'est l'huile la plus riche en acides polyinsaturés, ce qui lui confère des vertus nourrissantes, hydratantes, tonifiantes, apaisantes, régénérantes, émollientes et assouplissantes pour la peau. Elle vous offrira un effet bonne mine, possède un puissant antioxydant et est photoprotecteur.
L'huile d'argan est une huile très populaire en ce moment. 100 % naturelle, l'huile d'argan est extraite de l'amande oléagineuse de l'Arganier.
C'est une huile précieuse qui a la propriété de revitaliser les peaux sèches car elle est riche en vitamine E et en oméga 3 et oméga 6. Elle peut être utilisée à des fins thérapeutiques, culinaires ou cosmétiques.
L'huile de bourrache: est aussi appelée « langue de bœuf ». Son nom vient de l'arabe « abou » qui signifie père et « rach » qui signifie sueur. Ceci fait référence à l'action sudorifique (possède la propriété d'augmenter la sudation) que possèdent les fleurs.
La fleur de bourrache est une très jolie fleur bleue étoilée. L'huile de bourrache est obtenue à partir des graines de cette fleur. Les propriétés de l'huile de bourrache sont principalement dues au fait qu'elle contient des oméga 3 et des oméga 6, ainsi que de nombreuses vitamines A, D, E et K.
L'huile de bourrache est une des rares huiles à détenir de l'acide gamma linolénique, celui-ci est très bénéfique pour la peau, les ongles et les cheveux. Elle est très efficace contre le vieillissement de la peau et contre les rides. Elle est donc l'huile antivieillissement par excellence.·
L'huile de germes de blé: comme son nom l'indique, elle provient de la pression des germes de blé. Sa couleur jaune-brune est due à sa teneur en caroténoïdes et prépare efficacement la peau à l'exposition solaire. L'huile de germes de blé est une huile épaisse qui sent bon la céréale. Elle contient des acides gras essentiels dont l'acide linoléique, l'oméga 6. Les acides gras essentiels ne sont pas synthétisés par l'organisme et il est important d'en fournir régulièrement à votre corps. Elle contient également de nombreuses vitamines A, D, E et K. Elle est donc une excellente huile antivieillissement et agit confortablement pour nourrir les peaux sèches, abîmées et rend votre peau plus élastique. Pour la rendre plus pénétrante, vous pouvez l'associer à une huile telle celle de macadamia, d'amande douce ou de noisette. L'huile de germes de blé stimule la synthèse de collagène et protège votre peau contre les UV. Ses vitamines jouent un rôle essentiel. Ainsi la vitamine E joue un rôle d'anti-inflammatoire et protège contre les rayons du soleil. La vitamine K stimule la coagulation du sang, améliore la circulation sanguine. Elle aide à atténuer la couperose et les rougeurs.
L'huile de pépin de raisin: celle huile offre les avantages d'offrir des effets tant en gastronomie qu'au point de vue diététique puisqu'elle n'apporte pas de cholestérol et enfin en tant que cosmétique. Elle se présente comme un liquide épais, de couleur jaune-verte et à l'odeur neutre. L'huile de pépins de raisin est riche en vitamine E, elle joue donc un rôle important d'antioxydant et lutte contre les effets du vieillissement cellulaire et les radicaux libres. Elle est une huile sèche et possède un fort pouvoir pénétrant. Elle régularise la production de sébum, et est indiquée tant pour les peaux grasses que pour les peaux mixtes.
Les Précautions d'emploi des Huiles Essentielles
Vous l'avez certainement noté, les huiles essentielles se volatilisent, d'où l'importance de bien refermer vos flacons après utilisation.
Pour un usage aromathérapique, seules les essences naturelles conviennent. Aussi, je vous invite à bien choisir vos HE et à vous assurer de leur provenance et de leur qualité. Les huiles fabriquées en laboratoire sont loin de posséder les propriétés moléculaires des HE naturelles.
Rien de tel que la nature pour prendre soin de vous et vous offrir les solutions dont vous pouvez avoir besoin. Ainsi, vous pourrez trouver des huiles de synthèse, qui auront un parfum tout à fait délicat ou envoûtant mais elles ne vous offriront pas l'effet attendu pour votre santé. Elles peuvent être utilisées agréablement pour parfumer le linge, ou votre intérieur mais ne vous apporteront pas le bien-être que vous en attendez.
Pour une efficacité maximale, vos huiles essentielles doivent être pures et si possible de qualité «bio». Un petit truc tout simple pour vous assurer de la pureté de votre HE : versez-en une goutte sur du papier buvard. En séchant, votre HE ne doit laisser aucune trace. Soyez également attentif au lieu géographique d'origine de la plante. En effet, selon son biotope d'origine (nature du sol, soleil, plantes environnantes, altitude, ...), une HE offrira des vertus différentes car elle possède différents chémotypes. Le chémotype permet de définir quelle est (sont) la (les) molécule(s) biochimiquement active(s) et majoritaire(s). Il est également important de vous intéresser à la dénomination latine de la plante dont est issue votre HE. Cela vous permettra de différencier les espèces d'une même plante.
Où et comment conserver les Huiles Essentielles ?
Voilà une question très importante ! Pour commencer, inutile de vous préciser de ne jamais laisser des HE à la portée des enfants. Risque d'empoisonnement, de brûlures et autres joyeusetés du genre !
Avec l'aimable autorisation de
13/05/2023
Belgique et le yoga - Extraits
Bruxelles. Changement de décor. Métropole nouvellement européenne. Hôtel de luxe et compagnie aérienne. De nouvelles procédures, un nouveau Manex, de nouvelles SOPs : étude, entraînement simulateur, tests, puis en ligne. Adaptation au réseau, questions, réponses, re-tests puis lâchée. Tout est expédié à la vitesse de la lumière et me voilà propulsée dans un ciel de folie…
Nous ne sommes plus dans l’immensité bleue, à passer un message radio toutes les heures en train de survoler nonchalamment des chapelets d’îles paradisiaques. Dès les premiers vols, je suis terrassée par le trafic, la vitesse et la radio. Nous changeons de secteur radar toutes les trois minutes et passons notre temps à échanger des messages codés. Il y a des milliers d’avions dans le ciel, partout, à gauche, à droite, en haut, en bas ; on se croise, on se chevauche, on se superpose, on se suit à quelques secondes d’intervalle, à plus de huit cents kilomètres heure. Quel est ce monde ?
Je découvre l’aviation en Europe. Et ça ne me plaît pas du tout. Où est le pilotage ? Où est le vol ? Plus aucune liberté dans ce ciel barbelé. C’est le règne du stress et de la pression car, en plus, il faut aller vite, gagner du temps pour faire gagner de l’argent à la compagnie, en consommant moins de pétrole. Challenges de chaque instant : embarquement passagers, turnover le plus rapide, point de répit, point de repos. Des vols à un rythme cassant, fulgurant, encore jamais vécu. Jours nuits, nuits jours, je vis et dors dans les cockpits tandis que montent les tensions dans la nuque et les épaules. Les navires célestes devenus autobus radarisés m’emportent dans un ciel hérissé de dangers, où la moindre digression peut être fatale. Moi, je voulais voler. Juste voler. Dans les horizons illimités où les mers se mêlent dans une brume cotonneuse, au ciel... Le pur plaisir de voler se désintègre...
Heureusement je ne suis que de passage dans cette galère. Le temps de gonfler mon compte en banque, le temps aussi de quelques expériences totalement inattendues et assez déroutantes... Peut-être ma véritable raison d’être ici ?
Première semaine de mon séjour à Bruxelles : installée sommairement dans un hôtel gris et sombre pour hommes d’affaires sans goût ni finesse, je tombe dans un profond désespoir, je ne comprends plus rien à rien. Je m’assoie sur la moquette rugueuse et, le visage couvert de larmes, je questionne ardemment l’univers… « Mais enfin, c’est quoi l’amour ? » Car mon prince à la cabane près de la rivière me manque cruellement. Pourquoi l’ai-je quitté ? Cette fois je n’ai personne à accuser de nous avoir séparés. Tous deux libres comme l’air, nous avons pourtant stoppé net notre romance à peine ébauchée... Pourquoi ?
« C’est quoi l’amour ? Dis-moi Univers ! Dis-moi ! » Soudain arrive une image : des milliers de bulles excessivement brillantes sont liées par des cordons de lumière étincelante et un message fulgurant éclate : « L’amour, c’est ce qui relie tous les êtres. » Toute l’image est imprégnée d’une blancheur époustouflante et la phrase énigmatique me parvient très clairement : « L’amour, c’est ce qui relie tous les êtres. »
Je reste un temps hébétée, en contemplation devant cette image, devant ces signes qui, bien que mystérieusement apparus, me semblent parfaitement limpides. Le gris de ma chambre est éclipsé, la lumière seule, luit, avec l’amour : Ce qui relie tous les êtres… Une mégaremise en question s’opère dans les coulisses du mental, ajustements subtils. Mes histoires de princesses et de princes charmants se désagrègent. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. L’amour est bien plus que cela. C’est fort, ça vient d’une source, de La Source.
*
Plus tard, alors que je contemple en rêvassant mes valises posées depuis peu dans un meublé de Zaventem avec vue sur l’aéroport, le bleu passé du lit, le jaune terne des rideaux, la béance muette de l’armoire, la platitude immobile de la table m’arrosent d’une douche glaciale : le vide de ma vie de pilote nomade et solitaire éclate, douloureux. Que fais je dans cette vie dépourvue de sens ? Après quoi est-ce que je cours ainsi ? D’un seul coup je sombre dans un puits noir sans fond, aspirée par le tourbillon de mes pleurs.
Brusquement, une fusée s’allume en bas de ma colonne vertébrale ; une explosion de feu ascendante et brûlante qui, lorsqu’elle arrive en haut de ma tête, éclate comme un champignon nucléaire, un énorme chou-fleur, qui bouillonne, s’étale, s’étire et bouillonne encore. Toute notion d’espace disparaît. Je ne vois que le chou-fleur au-dessus de ma tête, qui tempête et se projette, d’ailleurs je n’ai plus de tête. Je ne sens que le flux de cette fusée dans mon dos, comme un jet extrapuissant d’énergie lumineuse. Mais bien sûr je n’ai plus de dos, je n’ai plus de corps. Ça dure, ça dure, ça dure, mais je ne sens plus le temps, je ne perçois que la colonne d’énergie qui pousse et la fleur-chou-fleur qui fulmine !
Puis, à un moment donné, ça disparaît. Je reste choquée, interpellée par cet événement étrange. C’est bien plus tard que je comprendrai…
« Le cours le yoga, c’est bien ici ?
– Bonjour, oui c’est là, entrez !
– Je m’appelle Mirabelle Forsythia, j’ai appelé ce matin.
– Oui, bien sûr, je suis André, bienvenue Mirabelle, le cours commence dans une dizaine de minutes, installez-vous, soyez confortable ! »
Ce fut ma priorité, une fois les impératifs professionnels terminés : trouver un cours de yoga. Et me voilà dans une salle plutôt étroite et basse de plafond, au dernier étage d’une bâtisse bruxelloise. Yoga et Harmonie. Le nom me plaît. Les fenêtres sont masquées par des rideaux beiges qui semblent absorber tous les bruits, un parfum d’encens flotte dans l’air, une atmosphère bienfaisante. Bientôt d’autres étudiants arrivent, me saluent d’un sourire paisible. Je me sens bien, comme à la maison. Sauf que je n’ai pas de maison. Alors comme chez Jaya à la Réunion.
Le cours commence et j’apprécie immédiatement l’enseignement d’André. Asanas profondes, mouvements précis, pranayamas intenses et encore des relaxations à la fin. J’adore. De plus André ponctue ses instructions de petites phrases qui éclairent nos mouvements d’une dimension philosophique. La profondeur du yoga, que je pressens depuis le début, cette caverne d’Ali Baba aux mille merveilles, continue de dévoiler ses bienfaits pour mon plus grand bonheur. Ainsi je peux garder intense la connexion nouvellement établie tout en poursuivant mes trépidantes activités professionnelles. Car les vols en Europe tiennent réellement d’un délire qui n’a plus rien à voir avec la passion que j’ai pour mon métier. Mais j’assure. J’ai mon objectif. Dans quelques mois, quelques semaines, l’Australie.
Rapidement cependant, entre mes échecs sentimentaux et une vie décalée à l’excès, je sens le besoin de parler avec André, qui me propose son aide sous la forme de travail sur soi. Tiens ? C’est quoi ? Cela semble être exactement ce dont j’ai besoin alors que les douleurs de mon corps s’entrechoquent avec celles du cœur dans un chaos incohérent auquel je ne comprends décidément rien. Je voulais seulement être heureuse, moi ! Est-ce donc si compliqué ?
Un rendez-vous est pris avec André et me voilà le jour dit dans la petite salle sous les combles du vieil immeuble. Je m’assoie à un angle sur un joli coussin brillant. André est dans l’autre coin, à deux ou trois mètres de moi, sur une couverture marron, en position du lotus. Il m’accueille avec un sourire bienveillant. Un châle vert pâle enveloppe son corps trapu et, d’un signe, il m’invite à me couvrir avec un autre châle bleu ciel plié à mes pieds. C’est qu’il ne fait pas si chaud ici. Des bougies sont allumées et un bâtonnet d’encens dégage une senteur apaisante. Cannelle ? Santal ? Je ne sais mais je suis vraiment bien. La lumière est douce, tamisée par les rideaux beiges qui masquent les immeubles voisins. Aucun bruit n’arrive de la rue et des volutes de fumée décrivent de fines arabesques immatérielles.
On chante Om trois fois. C’est bien. Je ne sais pas ce que c’est mais ça me plaît Om, ça fait vibrer toute ma tête et mon cerveau, comme si ça rangeait tout à l’intérieur en calmant l’agitation. Puis André m’engage gentiment à parler de ce que je veux, n’importe quoi, ce qui vient. J’ai un petit moment d’hésitation : je n’ai pas l’habitude qu’on m’invite comme ça à parler si ouvertement de moi ou de n’importe quoi. Mais bien vite les mots sortent tous seuls. Les enfants… les grossesses… Et bientôt il n’y a plus que des larmes, des océans de larmes… André ne dit rien. Il me laisse pleurer, approchant des mouchoirs, me laissant sentir que je suis en totale sécurité. Puis doucement, je parle...
Autobiographie d'une pilote non ordinaire
Avec l'aimable l'autorisation de
27/04/2023
L’Ayurveda recommande de manger les aliments dans les 5 heures après leur cuisson et de ne pas manger de restes, d’aliments réchauffés, insipides, rances, conserves…
Quelle est la logique ?
On peut diviser les sciences de la santé en trois catégories :
L’Ayurveda, comme toutes les sciences védiques, reconnaît que la conscience est l’aspect le plus important de la vie.
En réalité, rien d’autre n’existe que la conscience. Énergie et matière sont des expressions de la conscience.
Pour en revenir à la nourriture, ce qui est le plus important est de nourrir la conscience, la qualité d’éveil, l’intelligence, pas seulement intellectuelle, aussi l’intelligence de toutes les cellules du corps.
Quel est l’intérêt de vivre 100 ans si on n’est pas heureux, si nos perceptions manquent du raffinement nécessaire pour voir et apprécier la beauté en toute chose ?
Plus de conscience signifie plus de clarté d’esprit, de bonheur, plus de vitalité, de vie.
On est aussi capable de faire des meilleurs choix, dont les conséquences favorables nous amènerons toujours plus de bonheur et de réussite dans ce qu’on fait.
Le mot sanskrit est Prana, qui signifie vie, vitalité, énergie vitale.
Aussi important que les qualités nutritives d’un aliment est sa quantité de Prana.
Ça ne veut pas dire de tout manger cru… le Prana de l’air est absorbé par les poumons, et le Prana de la nourriture est absorbé par la langue. Il est donc lié au goût des aliments.
La sensibilité aux goûts diffère d’une personne à l’autre. Elle est surtout le résultat de notre éducation culinaire, de ce qu’on a été habitué à manger toute notre vie.
Quand on pratique la méditation régulièrement, les sens se développent et on devient de plus en plus sensible au raffinement des goûts.
Certains goûts font vibrer les papilles de bonheur. On sait déjà quand l’aliment est dans la bouche qu’il nous apporte plus de clarté d’esprit et de vitalité.
Contrairement à la pharmacologie occidentale, Dravyaguna donne des clés pour connaître les effets des aliments et plantes par expérience directe. Le premier critère est le goût.
Je ne vais pas entrer dans les détails ici, juste quelques indications :
Bertrand Canac
Avec l'aimable autorisation de
26/03/2023
Méditer, c’est beaucoup plus que prendre conscience de sa respiration, de ses perceptions, ou “vivre le moment présent”. Ça c’est contempler. Méditer ne s’improvise pas ! C’est une technique précise, spécifique, qui a été transmise de maître à disciple depuis des milliers d’années. La technique est basée sur une connaissance profonde de la nature de l’esprit et de la conscience, une science de la conscience.
Quand on médite, on quitte le niveau habituel de la pensée. On explore de façon automatique les niveaux plus fins de la pensée. A mesure que la pensée devient plus fine, elle devient plus diffuse. L’esprit s’identifie alors de moins en moins à la pensée (l’objet d’attention), et s’identifie de plus en plus à sa propre nature, la conscience elle-même.
Donc, la méditation est une exploration de moi-même.
Dans la méditation, on fait simultanément l’expérience de plus en plus de :
Transcender c’est aller au plus profond de nous même, au-delà de l’activité des pensées. Puisqu’il n’a plus d’objet d’attention, l’esprit devient lui-même son propre objet d’attention, il devient la conscience elle-même, la conscience consciente d’elle-même. C’est l’état auto-référent de la conscience, pure conscience, pur Être.
Transcender c’est “revenir à la maison”, Être Soi-même, seulement Être. La transcendance est l’aboutissement automatique de la méditation, de la vraie méditation. C’est l’expérience suprême. En terme de Yoga, c’est Samadhi.
Nos pensées, ou plus généralement toute notre activité mentale, limite notre esprit et le localise sur des sujets particuliers. La correspondance cérébrale de notre activité mentale est également une activité spécifique et localisée dans certaines zones du cerveau. Les pensées ont donc le pouvoir de limiter et de localiser l’activité du cerveau.
Transcender est la seule expérience qui anime la totalité du cerveau et développe ainsi spontanément la créativité au maximum et notre plein potentiel. (Cohérence EEG dans tout le cerveau – Youtube en Anglais)
Le mot transcendantal peut laisser croire que cette méditation a quelque chose de complexe. En réalité, c’est l’expérience la plus simple et naturelle qui soit, puisqu’il ne s’agit de rien d’autre que d’Être Soi-même.
En trois mots, la Méditation Transcendantale est SIMPLE, NATURELLE, SANS EFFORT.
Bertrand Canac
Avec l'aimable autorisation de
22/03/2023
Si le Hatha-yoga se réfère à l'hindouisme, le yoga tibétain fait partie intégrante de la tradition bouddhique et le sens même du mot yoga se réfère à des acceptions précises, propres au bouddhisme. Un yoga qui nécessite bonne condition physique et engagement.
L'expression « yoga tibétain » n'est pas signifiante en soi car elle fait uniquement référence à une caractéristique géographique et omet le contexte spirituel dans lequel s'inscrivent les pratiques yogiques.
« Nangpé yoga » est fréquemment utilisé mais cette expression pose un problème d'ordre linguistique : « Nangpé » est un terme tibétain qui signifie « intériorité » tandis que « yoga » vient du sanskrit.
Par ailleurs, certains ouvrages et professeurs font parfois référence aux « 5 tibétains », un enchaînement de cinq postures précises à pratiquer le matin, mais cette pratique, plus proche d'une gymnastique, n'a rien à voir avec le yoga tibétain tel qu'on l'enseigne et le pratique dans certains centres bouddhistes. Le terme tibétain pour yoga, « Neldjor », signifie union (djor) avec la nature essentielle de notre esprit (nel). Il est également juste de parler de « yoga bouddhique », car ce qui caractérise avant tout le « yoga tibétain », c'est la vue bouddhique à laquelle il se rattache, y compris dans la tradition bönpo (1).
Les enseignements bouddhistes constituent le pilier à partir duquel vont prendre sens les pratiques. Si le Hatha-yoga se réfère à l'hindouisme, le yoga tibétain fait partie intégrante de la tradition bouddhique et le sens même du mot yoga se réfère à des acceptions précises, propres au bouddhisme.
Les pratiques tibétaines sont du yoga
Selon les textes, toute pratique qui vise à atteindre l'Eveil peut être qualifiée de yoga : « Si on appelle yoga les pratiques méditatives, avec ou sans visualisation, on peut dire que presque toutes les pratiques tibétaines sont du yoga ; «Neldjor» est utilisé systématiquement pour toute pratique, qu'elle soit de type méditative, avec ou sans visualisation élaborée » confirme Philippe Cornu (2). « Yoga » est donc un terme communément utilisé au sens spirituel du terme. Plus schématiquement, on distingue trois sortes de yogas : les yogas du corps (appelés également Kum-nyé, trülkhor ou encore Yantrayogas dans les lignées tantriques et Dzogchen) qui comprennent des exercices corporels et des prosternations, les yogas de la parole (la récitation de mantras, par exemple) et les yogas de l'esprit, strictement spirituels. C'est dans les yogas du corps qu'on trouvera la proximité la plus manifeste avec le Hatha-yoga mais réduire le yoga tibétain aux seuls exercices physiques constituerait une grave erreur de compréhension de la tradition bouddhique.
Un enchaînement dynamique de postures
Dans la tradition tibétaine, le corps est notre véhicule terrestre qui doit nous mener à l'Eveil. Dans cet objectif, on va travailler sur les canaux subtils pour les préparer, les purifier et les assouplir à l'aide d'exercices, de massages et de postures. «On prend pour appui le corps physique qui est une interface avec ce qu'on appelle les canaux subtils dans lesquels passent les « loung », - les souffles - qui sont les courants de manifestation des consciences», explique Lama Shérab Namdreul. Plus spécifiquement dans la pratique tantrique, on distingue deux phases dans les pratiques yogiques : la phase de développement et la phase de perfection. «La phase de développement, c'est la visualisation : le yogi apprend à se visualiser sous la forme d'une déité et apprend ensuite à réciter son mantra pour mûrir le pouvoir de la déité en lui. Une fois cette étape franchie, il entre dans les yogas internes», (Philippe Cornu). La phase de perfection consiste à travailler là encore sur les canaux subtils, les chakras, les souffles qui circulent dans les canaux et les « gouttes essentielles ». S'entraîner à pratiquer des respirations en vase par exemple - respirations spécifiques qui comprennent des rétentions et des compressions – constitue l'un des axes de la progression spirituelle dans le Vajrayâna qui comprend à la fois les pratiques tantriques et le Dzogchen.
Certaines postures peuvent rappeler des asanas hindouistes, même si l'enchaînement des postures est ici très dynamique : «C'est un yoga actif, dynamique et vigoureux. On ne reste jamais longtemps dans les postures», précise Philippe Cornu. Sauts réalisés en posture de lotus («bebs»), claques ou flexions, constituent quelques-unes des particularités posturales assez spectaculaires et propres au yoga tibétain.
Des yogas encore secrets
Secrets pour la plupart, ces yogas nécessitent non seulement une très bonne condition physique, mais également un engagement de longue haleine. C'est pourquoi ces yogas ne sont pas enseignés au tout-venant. Et même si dans certains centres, comme à l'ermitage Yogi Ling, des stages sont ouverts à tous, il est fondamental de vérifier son intention et sa motivation spirituelle avant de s'inscrire : «On ne fait pas du yoga avec des préoccupations mondaines : pour l'hygiène, pour maigrir ou pour des performances physiques», rappelle Lama Shérab Namdreul, enseignant de yoga au centre Yogi Ling. Le yoga physique ne constitue qu'une méthode parmi d'autres pour viser l'Eveil dans la tradition tibétaine. Utile, efficace mais pas incontournable. Ce que confirme Lama Shérab Namdreul : «Ca peut être utile de faire du yoga physique pour les personnes très agitées, par exemple, parce que ça calme le corps, mais l'essentiel c'est d'arriver à la méditation de l'esprit».
L'exemple du Tumo, qui représente un des 6 yogas essentiels (5) transmis non seulement dans la lignée Changpa Kagyu mais aussi dans les autres écoles tibétaines, y compris le Yundrung bön, illustre parfaitement l'approche yogique du corps utilisé comme un moyen d'accès vers des objectifs spirituels ultimes. Dans cette pratique, on va canaliser les souffles subtils dans le bas-ventre (juste en-dessous du nombril) pour augmenter la chaleur du corps. Pratiqué parfois dans la neige et quelle que soit la température extérieure, ce yoga secret présente des aspects souvent spectaculaires à nos yeux d'occidentaux. Mais l'objectif visé est spirituel : « l'idée c'est de transposer cette félicité du corps dans l'esprit : on a une expérience d'éveil où la félicité n'est plus une expérience circonstancielle mais la nature même de l'esprit, car l'esprit est félicité » (6) explique Lama Shérab Namdreul.
A moins de prendre refuge et de s'engager pour de longues années de pratique, aucun de ces yogas secrets ne sera accessible à nous autres occidentaux. Toutefois, soucieux de diffuser ses enseignements au plus grand nombre, Kalou Rinpoché a conçu un ouvrage « Le Yoga Tibétain » qui s'adresse à tous, bouddhistes ou non, et aussi bien aux débutants qu'aux pratiquants avancés.
Nathalie Ferron
(Article publié dans la revue Santé Yoga Mai 2008)
Retrouvez toutes les activités de Nathalie Ferron si vous le souhaitez sur son site:
Lignées:
« C'est au 8e siècle que le yoga fait son apparition au Tibet, facilitée notamment par le traducteur Pagor Vairocana qui a transmis tout un système de yogas. Puis, au moment de la seconde diffusion du bouddhisme au 11e siècle, de nouveaux textes indiens tantriques arrivent au Tibet » (Philippe Cornu). Chaque lignée a développé ses propres yogas, textes et enseignements : Lama Shérab Namdreul (3), par exemple, appartient à la lignée Changpa Kagyu. Il a reçu ses enseignements de Kalou Rinpoché (1904-1989), un des plus célèbres maîtres tibétains de yoga en occident, lui-même se référant à trois illustres transmetteurs de l'Inde au Tibet : Naropa, Niguma et Sukkhasiddhi (4).
(1) Le bouddhisme comprend cinq écoles : Nyingmapa, Kagyüpa, Sakyapa, Gelougpa et Youngdrung Bön.
(2) Philippe Cornu est enseignant-chercheur et président de l'Université Bouddhique Européenne. Spécialiste du bouddhisme depuis une trentaine d'années, il a publié de nombreux ouvrages dont «le Dictionnaire Encyclopédique du Bouddhisme », aux éditions Le Seuil (2006).
(3) Lama Shérab Namdreul est enseignant et responsable des éditions Yogi Ling depuis 25 ans. Il a reçu les initiations, enseignements et transmissions de son maître Kalou Rinpoché.
(4) Naropa (brahmane indien) et sa compagne Niguma – Soukhasiddhi vécurent au Cachemire au 9e siècle et transmirent la pratique des six yogas à Kyoungpo Neldjor, le maître fondateur de la lignée Changpa au Tibet. Source : www.Yogi-ling.net
(5) Les 6 yogas essentiels dans la lignée Changpa Kagyu sont : le yoga du feu intérieur (Tumo), le yoga du corps illusoire, le yoga du rêve, le yoga de la claire lumière, le yoga du transfert et le yoga du bardo.
(6) La félicité fait partie des 5 qualités de l'esprit. Les 4 autres qualités sont la clarté, l'équanimité, la compassion et la connaissance.
A lire :
« Le Yoga Tibétain » de Kalou Rinpoché, ed. Kunchab.
« Voie Graduelle du Yoga Tibétain » de Neldjorpa Shérab, ed.Yogi Ling
Illustration :
Nicolas Roerich peintre russe (1874-1947)
15/03/2023
Rikhia et le Sat Chandi Maha Yajna - Extraits
Riz sauté, flocons légers, thé noir serré, ce nasta me réconcilie avec la vie, puis c’est le plongeon. Plongeon dans l’activité, plongeon dans le karma yoga, l’action en conscience, l’action sans attente, plongeon dans le seva, service aux autres, service désintéressé. Plongeon aussi dans l’immense foule bigarrée, composée tant d’Indiens que d’étrangers venus de tous pays aider aux préparations du grand festival tantrique qui approche, le Sat Chandi Maha Yajña. Il semble que de ce plongeon je ne sois jamais ressortie.
L’activité est intense, fébrile, trépidante. Nous, les étudiants de l’université de Munger, sommes affectés à la cuisine, au service des repas. Une folie mélangée à une incroyable organisation à l’indienne. Lorsque l’heure arrive, la foule est dirigée de façon parfaitement fluide par les jeunes batouks et kannyas, dont nous reparlerons bientôt, de manière que chacun s’assoie sur les tapis installés sur le gazon du grand Alakh Bara. Devant chaque invité ont été déposés une assiette et un petit bol en feuille de bananier, ainsi qu’un minuscule verre en terre cuite. Point de couverts puisque nous mangeons avec les doigts en Inde. Notre tâche, à nous les étudiants sevak1 est alors de passer le long des interminables rangées de convives bariolés en portant les seaux inépuisables de nourriture, munis de grosses louches pour servir tout un chacun de dhal, riz, sapji. Tout cela sous l’œil vigilant et la guidance parfois chaotique des différents swamis en charge, les responsables coordinateurs, dont les instructions souvent contradictoires sèment régulièrement un vent de panique dans les rangs des sevaks. Qu’à cela ne tienne ! Cela fait partie du jeu !
Autant dire que nous ne nous ennuyons pas dans notre karma yoga-seva. Car le service devient rapidement non stop du matin au soir, vu la foule qui ne cesse d’affluer à l’ashram. Le début du Sat Chandi Maha Yajña approche et certainement plus de mille personnes déjà défilent quotidiennement pour prendre les repas. Servir me plaît totalement. Les regards de l’un à l’autre deviennent comme une danse magnifique unissant tout un chacun par ce lien d’amour universel dont j’ai reçu quelques étincelles, alors un baume s’étale dans mon cœur qui me fait planer dans des espaces de félicité bienheureuse ; et lorsque mon regard croise celui d’un ami yogi aussi euphorique que moi, nos yeux confirment : cette expérience sublime est l’amour qui unit tous les êtres, l’amour d’Anahat, le cœur de l’Univers ! À Rikhia, l’amour inconditionnel est palpable et nous le touchons avec nos cœurs.
Abandonnant alors toute résistance, plongeant dans la danse du seva sans compter, donnant sans relâche et sans attente, je me laisse porter et cet amour devient expérience. Bonheur indescriptible. La foule bigarrée aux mille visages inconnus devient manifestation d’amour. Servir une louche de sapji dans une assiette en feuille de bananier, recevoir le regard souriant du vieil homme satisfait ou de l’enfant content, sentir cette union entre tous les êtres présents ici, qui n’ont pour autre but que de servir, c’est une découverte d’une puissance non encore explorée. La sensation de oneness… Unité, union… Nous sommes un.
Serve – Love – Give
Sers – Aime – Donne
La clé du yoga de Shivananda. La clé qui ouvre le cœur. C’est tout simple et facile. Il suffit de s’y abandonner… Tout malaise a disparu à présent, je me lève chaque matin comme s’il y avait un ressort dans mon lit qui me propulse dehors pour servir. Ouverture, c’est l’ouverture qui continue…
Et bientôt le Sat Chandi Maha Yajña commence. Cette fois plus de seva. Suivre le programme autant que nous le souhaitons, telle est la consigne. Aussi, dès le premier matin alors que le soleil se lève à peine sur l’Alakh Bara, je me précipite à l’entrée, où je retrouve de nombreux autres aspirants, impatients comme moi de vivre ces moments inconnus. La porte s’ouvre, nous entrons. Les jeunes kannyas, certaines hautes comme trois pommes, d’autres jeunes adolescentes aux corps graciles, dessinent avec un sourire candide au milieu nos sourcils, le point rouge des Indiens symbolisant le troisième œil, la conscience, Shiva. Une mélodie de flûte aérienne baigne la place d’une atmosphère céleste. Des tapis verts sont étendus partout, une estrade colorée, décorée par des centaines de fleurs, rubans et tentures, trône au centre de l’espace lumineux. L’activité est intense, partout des sevaks s’affairent aux dernières finitions. Guidés d’une façon parfaitement fluide par les kannyas, les centaines de participants s’installent dans un respect tangible picoté d’une excitation enfantine. Les sourires des uns aux autres en disent long. La plupart ont parcouru des milliers de kilomètres pour se joindre à ce programme hors de tout ce qui est connu. Et moi je suis là, invitée privilégiée de l’université de Munger, comme si la grâce m’avait portée dans ce lieu où tout est émerveillement.
Ces kannyas et batouks sont des jeunes enfants que swami Satyananda a adoptés. Enfants des villages de la région immensément pauvre du Bihar, ils seraient restés sans vêtements, sans même manger tous les jours et bien sûr sans aucune éducation. Paramahamsa Satyananda, en étendant ses grands bras d’amour, les a pris sous sa protection. Commençant avec cinq cents kannyas (les filles), il a continué avec cinq cents batouks (les garçons) qui ont entre cinq et douze ans en 2001. Les enfants partagent leur journée entre la bicoque parentale, où ils aident aux divers travaux de base, et l’ashram, où ils reçoivent à manger trois fois par jour (dans leur village c’était à peine une fois par semaine) ainsi que des vêtements, des soins, une éducation dispensée par des swamis résidents et, plus que tout, ils reçoivent la grâce de Paramahamsaji. Mais cela je ne le comprends pas encore. Pour le moment je vois de jeunes enfants indiens s’amusant comme des fous à guider les étrangers souvent maladroits et trop gourmands de tout, notamment d’espace. Comment nous installer par centaines sur des surfaces si réduites ? Il nous faut plier nos jambes, serrer nos corps encore et encore, afin que chacun puisse prendre place. Et, lorsque nous sommes recroquevillés au maximum, il nous faut encore nous compresser car d’autres vont arriver !
Depuis que je suis en Inde, cette différence flagrante me percute de plein fouet, entre nous, les Occidentaux du monde riche et moderne, et les Indiens, effacés, humbles et contents. Nous prenons tout sans être jamais satisfaits de ce que nous avons, nous désirons toujours plus de tout. De nourriture, de thé, d’espace… Alors j’ai honte. J’ai honte de boire une énorme chope de thé alors qu’un Indien sera content avec un minuscule verre. J’ai honte de transporter partout mon sac rempli d’accessoires inutiles qui prennent de la place alors qu’un Indien se promène sans rien et s’assoit sans bruit comme dans un mouchoir… J’ai honte mais je n’y peux rien. Je suis occidentale. Je ne savais pas. Je ne savais pas ce que Paramahamsa Satyananda va résumer en ces quelques mots : « Ce qu’un Indien consomme en un an en énergies, nourriture, eau, vêtements, électricité, etc., un Occidental le dissipe en un jour. »
À Rikhia je découvre le monde tel qu’il est. Ce que je ressens depuis toujours, sans pouvoir le cerner, l’Inde me le montre avec une acuité redoutable : ce déséquilibre flagrant, monstrueux qui se creuse tous les jours entre pays riches, cages dorées, hôtels cinq étoiles, supermarchés dégoulinants, et pays pauvres, manquant de tout surtout de l’essentiel comme d’un repas par jour, d’eau, de couvertures, d’abris… Ce déséquilibre indécent entraînant l’humanité à sa perte est, en Inde étalé sous mes yeux. Et je suis sous le choc. Notre minuscule minorité de gens aisés, voire riches, consomme toutes les ressources de la planète alors qu’une immense majorité d’êtres humains est en manque de tout.
Nous avons oublié de partager.
Le programme du Sat Chandi Maha Yajña devient pour moi une gigantesque prise de conscience et l’expérience qui me transformera pour le meilleur, sans possibilité de retour. Enfin !
Autobiographie d'une pilote non ordinaire
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